Actualités financières

Le Rassemblement national tient les cartes. Ce vendredi, la présidente du parti a affirmé que les concessions faites par Michel Barnier sur la taxe sur l'électricité et les cotisations sociales des entreprises ne sont pas financées.

« Les dernières annonces de Michel Barnier ne sont pas financées par des économies structurelles. Elles aggravent donc un déficit déjà abyssal et ça n'est pas acceptable », écrit sur X la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, qui a pourtant réclamé ces concessions pour ne pas voter la censure du gouvernement Barnier.

En l'état, le budget de M. Barnier va précipiter la crise financière générée par sept ans de macronisme, dont les défaillances d'entreprises, la hausse du chômage et les tensions sur les marchés financiers ne sont que les prémices. Fragiliser les entreprises, refuser toute...

— Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 29, 2024

Pour rappel, le Premier ministre a annoncé qu'il renonçait à augmenter les taxes sur l'électricité au-delà de leur niveau d'avant le bouclier tarifaire contre l'inflation, soit un manque à gagner de 3,4 milliards d'euros, à la demande du RN. Dans le même temps, le gouvernement a aussi réduit, à la demande des macronistes, de 4 à 1,6 milliard la diminution des allégements de charges prévue pour les entreprises.

Menace de censure

« En l'état, le budget de Michel Barnier va précipiter la crise financière générée par sept ans de macronisme, dont les défaillances d'entreprises, la hausse du chômage et les tensions sur les marchés financiers ne sont que les prémices », ajoute-t-elle.

Le RN menace de voter la censure dès la semaine prochaine, en cas de recours au 49.3 par le gouvernement pour tenter de faire adopter son budget de la Sécurité sociale. Jeudi, Marine Le Pen a déjà fixé un ultimatum au Premier ministre, lui donnant « jusqu'à lundi »  pour satisfaire ses demandes de revalorisation des pensions de tous les retraités au 1er janvier et d'annulation des déremboursements de médicaments prévus

En réponse, le Premier ministre a mis en garde contre les répercussions d'une crise politique sur l'économie française. « S'il y a une alliance improbable mais possible entre les voix de M. Mélenchon, de l'extrême gauche, de LFI, et les voix du Rassemblement national, auxquelles se joindraient le Parti socialiste, le Parti communiste, les Verts, je tombe et le gouvernement s'arrête (d ans cette hypothèse) il n'y a plus de budget, il faudra reprendre une discussion, il y aura des mesures d'urgence , il y aura une tempête et des turbulences graves sur les marchés financiers » avait-il alerté mardi soir sur TF1.

« Nous empruntons déjà très haut nos taux d'intérêt, les taux d'intérêt que nous sommes obligés de respecter pour financer notre dette avec des investisseurs chinois ou américains. Ils sont actuellement presque au niveau de la Grèce » , a ajouté le Premier ministre.

Une taxe exceptionnelle sur les armateurs

Les sénateurs ont notamment validé une taxe exceptionnelle sur les grandes entreprises de fret maritime, qui devrait en réalité ne toucher que le principal armateur CMA CGM (propriétaire de La Tribune ), pour un rendement attendu de « 500 millions en 2025 », et « 300 millions d'euros en 2026 », selon Laurent Saint-Martin.

Les sénateurs ont aussi approuvé une surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, espérant ainsi renflouer les caisses de l'État de 8 milliards d'euros en 2025, puis 4 milliards en 2026. Ciblée sur les quelque 450 entreprises réalisant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires en France, cette taxe prendra la forme d'une majoration de l'impôt sur les sociétés, dont le taux sera réduit de moitié en 2026, avant de disparaître. Contre l'avis du gouvernement, ils ont en outre alourdi une taxe sur les GAFAM, grandes entreprises du numérique (de 3% à 5%). Et ont adopté un amendement pour que l'Etat ouvre 2% du capital d'EDF à de l'actionnariat salarié.